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Mythologie | ||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Le loup-garou ou lycanthrope est un personnage de légende, vagabond et malfaisant, qui passait pour avoir le pouvoir de se transformer en loup. Le terme « garou » vient du francique werwolf qui signifie déjà « homme-loup » (« wer » représente la même racine que le latin « vir », l’homme). Originellement, wolf voulait aussi dire « voleur ». Le terme latin équivalent est versipelles.
Collin de Plancy, dans son Dictionnaire infernal, publié en 1818, définit la lycanthropie comme une « maladie qui, dans les siècles où l’on ne voyait partout que démons, sorcelleries et maléfices, troublait l’imagination des cerveaux faibles, au point qu’ils se croyaient métamorphosés en loups-garous, et se conduisaient en conséquence. Les mélancoliques étaient plus que les autres disposés à devenir lycanthropes, c’est-à-dire hommes loups. »
le vampire est le cadavre d'un individu qui, pour diverses raisons variant avec le lieu et la légende, n'a pas vécu, n'est pas mort, ou n'a pas été enterré chrétiennement. Ne pouvant trouver le repos éternel, il sort la nuit de son caveau et va sucer le sang des vivants pendant leur sommeil, généralement sa famille, proches, voisins, ou ceux qui lui ont causé du mal mais ce n'est pas toujours le cas (ils peuvent boire du sang animal).
Dans nombre de versions modernes, quelqu'un peut devenir vampire, soit en étant mordu (parfois seulement mordu profondément) par un autre vampire et en étant ainsi vidé de son sang, soit en étant mordu, vidé de son sang puis ensuite en buvant un peu du sang du vampire qui lui a sucé le sang.
D'après certaines légendes urbaines, une autre sorte de vampire peut être ajoutée à ces descriptions : les vampires psychiques. Ce sont des êtres capables d'aspirer et parfois de transmettre l'énergie vitale. Ils peuvent ainsi se redonner des forces ou en transmettre à certaines catégories de gens (des « médiums ») ou à tout le monde, selon leur puissance. Ils sortent en général la nuit et on pourrait apparemment les croiser dans des ruelles sombres ; certains seraient même capables de tuer d'épuisement leurs victimes sans même les toucher, les seules causes de la mort des victimes que l'on retrouverait seraient une crise cardiaque ou un arrêt progressif des différentes fonctions vitales, donc rien qui permette d'accuser les meurtriers vampiriques
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Selon les mythes, légendes ou auteurs, le vampire a des forces et des faiblesses différentes.
Ainsi, dans le roman de Bram Stoker, les facultés de Dracula sont énumérées de façon précise par l'un des personnages, le docteur Van Helsing: " Il faut savoir que le nosferatu ne meurt pas, comme l'abeille, une fois qu'il a fait une victime. Au contraire, il n'en devient que plus fort; et, plus fort, il n'en est que plus dangereux (...). Il se sert de la nécromancie, art qui, comme l'indique l'étymologie du mot, consiste à évoquer les morts pour deviner l'avenir, et tous les morts dont il peut approcher sont à ses ordres (...). Il peut, avec pourtant certaines réserves, apparaître où et quand il veut et sous l'une ou l'autre forme de son choix; il a même le pouvoir, dans une certaine mesure, de se rendre maître des éléments: la tempête, le brouillard, le tonnerre, et de se faire obéir de créatures inférieures, telles que le rat, le hibou, la chauve-souris, la phalène, le renard et le loup; il peut se faire grand et se rapetisser et, à certains moments, il disparaît exactement comme s'il n'existait plus "Le même personnage précise toutefois plus loin que plusieurs moyens sont utilisables pour éliminer le vampire: "Il est prisonnier, plus qu'un homme condamné aux galères, plus qu'un fou enfermé dans un cabanon. Aller là où il a envie lui est interdit. Lui qui n'est pas un être selon la nature, il doit cependant obéir à certaines de ses lois - pourquoi, nous n'en savons rien. Toutes les portes ne lui sont pas ouvertes; il faut au préalable qu'on l'ait prié d'entrer; alors seulement il peut venir quand il le désire. Son pouvoir cesse, comme d'ailleurs celui de toutes les puissances malignes, dès les premières lueurs de l'aube. Il jouit d'une certaine liberté, mais en des moments précis. S'il ne se trouve pas à l'endroit où il voudrait être, il ne peut s'y rendre qu'à midi, ou au lever, ou au coucher du soleil (...). Ainsi, tandis que le vampire peut parfois accomplir sa propre volonté, pourvu qu'il respecte les lmimitations qui lui sont imposées et se confine dans son domaine: son cercueil à lui, son enfer à lui, ou encore dans un endroit non bénit (...); et encore ne peut-il se déplacer qu'à des moments bien précis. On dit aussi qu'il ne peut franchir des eaux vives qu'à marée haute ou lorsque la mer est étale. Et puis, il y a des choses qui lui ôtent tout pouvoir, comme l'ail, nous le savons assez; comme ce symbole, ma petite croix d'or, devant laquelle il recule avec respect et s'enfuit. Il y en a encore d'autres (...): une branche de rosier sauvage, posée sur son cercueil, l'empêche d'en sortir, une balle bénite que l'on tirerait de son cercueil le tuerait et il deviendrait alors un mort véritable. Quant au pieu que l'on enfonce dans son coeur, nous savons qu'il lui donne également le repos éternel, repos éternel qu'il connaît de même si on lui coupe la tête" Il ne se reflète pas non plus dans les miroirs et son corps ne fait pas d'ombre.
Dans le premier film s'inspirant du roman, Nosferatu, Murnau n'indique qu'un seul moyen permettant d'éliminer le vampire: une femme au coeur pur doit faire oublier le lever du jour au comte. C'est de là qu'est née la croyance dans les effets nocifs des rayons du soleil sur les vampires, laquelle sera exploitée dans la plupart des films. Par ailleurs, Muneau comme les autres cinéastes ne détaillent pas autant les facultés des vampires - par soucis d'alléger l'intrigue, très certainement. Mais ils leur en prêtent d'autres; ainsi, les films dans lesquels a joué Bela Lugosi ont développé l'idée que les vampires possédaient un pouvoir hypnotique leur permettant, notamment, de séduire efficacement les femmes.
Dans son Dracula, Coppola invente de nouvelles règles. Ainsi, son personnage principal est capable de boire et de manger. Il peut également se déplacer le jour - et pas seulement à certaines heures.
Ainsi, le vampire
La Bible déjà, par le biais de la nécromancie, fait des allusions aux vampires.
Dans la Grèce antique, les ombres du royaume d'Hadès sont friandes du sang des victimes (cf. Homère, Odyssée, X, 520-540, « Circé »). Les Anciens craignaient l’errance sur Terre s’ils n’étaient pas enterrés par leur famille ou leurs amis car le repos définitif venait de l’incinération, ce qui explique le mythe de Polynice. Aristée, Platon et Démocrite soutenaient que l'âme peut demeurer auprès des morts privés de sépulture. Les âmes malheureuses et errantes se laissent alors attirer par l'odeur du sang. On peut se référer à Porphyre de Tyr (Des sacrifices, ch. II « Du vrai culte »). Les devins se servaient alors de ces âmes pour deviner les secrets et trésors. Ayant connaissance de leur présence, les hommes cherchèrent des moyens pour les apaiser ou les contrer. En Crète, selon Pausanias, on enfonçait dans la tête de certains morts un clou. Ovide aussi parlera des vampires. Théocrite note aussi les empuses (spectres multiformes de la nuit pouvant se muer en monstres innommables ou en créatures de rêve, aussi appelées démons de midi).
Dans l'Empire Romain, on trouve la loi Jus Pontificum selon laquelle les corps ne devaient pas être laissés sans sépulture. De plus, les tombes étaient protégées contre les voleurs et ennemis. Les violations étaient considérées comme sacrilège et punies de mort. On rencontre Lamia, une goule nécrophage, reine des succubes dévorant les fœtus et effrayant les enfants la nuit (Horace, Art poétique, 340). De Lamia viennent les lamies, plus nécrophages que vampires : lascives, ondoyantes, serpentines, avides de stupre et de mort, aux pieds de cheval et aux yeux de dragon. Elle attiraient les hommes pour les dévorer et peuvent s'apparenter aux succubes. Elles prenaient le surnom plus connu de stryges à cause de leurs cris perçants. On note aussi les striges, démons femelles ailées munies de serres, et les omosceles, démons aux pieds d'ânes qui s'attaquaient aux voyageurs égarés.
Au XIIe siècle, les vampires étaient censés être si nombreux en Angleterre qu'ils étaient brûlés pour calmer la passion populaire. Herenberg cite d'ailleurs deux cas en 1337 et 1347 : les présumés coupables de vampirisme furent empalés et brûlés. De même, au XIVe siècle, les épidémies de pestes sont l'occasion pour la population (surtout en Europe de l'Est) d'une véritable frénésie anti-vampire. On voit apparaître au XVIe siècle, la première grande figure du vampirisme : la comtesse hongroise Erzsébet Báthory. En Moravie, l'évêque d'Olmütz, devant la multiplication des plaintes des villageois de la région, mit sur pied des commissions d'enquêtes. Le premier cas de vampirisme attaché à un nom et étudié un tant soit peu est celui Michael Casparek, en 1718. Son cas fit l'objet d'une enquête officielle, dans son petit village de Liptov en Hongrie. Malheureusement, très peu de données ont pu parvenir jusqu'à nous. Le mot « vampire » apparaît pour la première fois en 1725, lorsqu'un rapport présente l'exhumation du récemment mort Peter Plogojowitz, qui reste encore à ce jour le cas le plus célèbre de vampire historique dans le monde, après celui d'Arnold Paole, soldat et paysan autrichien mort en 1726 et à l'origine de deux épidémies de « vampirisme » dont la seconde, en Janvier 1731, fit l'objet d'un rapport circonstancié par le médecin militaire Johann Flückinger, généralement connu sous le titre de Visum et Repertum, qui fut abondamment repris, traduit par Dom Calmet, et fit probablement couler encore plus d'encre que le cas Plogojowitz (pour les Serbes, le plus célèbre reste cependant Sava Savanović). Auparavant, on parlait de « vampyr ». Un autre cas de vampirisme est celui de Johannes Cuntius de Silésie.
Le vampirisme était pour l'Église catholique (et pour Dom Calmet en particulier) un sujet sérieux et politique (à la manière de la Bête du Gévaudan). Les âmes des morts ont trois alternatives : Paradis, Enfer ou Purgatoire. Or le vampire est un mort qui ne se retrouve dans aucune de ces trois catégories, puisque c'est une âme qui erre sur Terre. Sa simple existence remet donc en cause le dogme catholique et donc la puissance de l'Église.
Plusieurs causes parfaitement rationnelles peuvent expliquer de nombreux cas de supposé vampirisme. Cependant, il semble que même cumulés, elles ne suffisent pas à expliquer la totalité des cas.
Parmi les causes invoquées, citons :
On peut expliquer la popularité du mythe du vampire par trois aspirations fondamentales de l'univers occidental depuis l'avènement du matérialisme : la sensualité, l'immortalité et la richesse. Une grande partie des vampires, à quelques exceptions près (exception systématique dans le cas du type Nosferatu) possèdent ces trois qualités auxquelles aspire une majorité des humains actuels.
Mais c'est là l'explication du vampire moderne, cinématographique la plupart du temps, mais qui n'est pas vérifiée dans l'analyse des nombreux ouvrages du XVIIIe siècle ou même dans le célèbre roman de Bram Stoker, Dracula.
Le succès du mythe du vampire auprès des adolescents s'explique parce qu'il représente une réponse immédiate et facile à trois inquiétudes accompagnant la puberté :
La comtesse Erzsébet Báthory est l'exemple historique le plus connu concernant les vampires. Cette aristocrate hongroise du XVIe / XVIIe siècle, aurait tué entre 100 et 600 jeunes filles afin de se baigner dans leur sang. Elle considérait en effet que se baigner dans le sang de jeunes filles pouvait permettre de rester éternellement jeune. Bien qu'elle ne présente aucun signe caractéristique des vampires (elle ne boit pas le sang), la comtesse Báthory reste pour beaucoup l'incarnation du coté aristocratique du vampire, à l'inverse des autres témoignages qui, plus tard, porteront sur des paysans.
On pense souvent que Vlad III Drăculea, dit Ţepeş (l'Empaleur en roumain), a été un vampire. Ce prince de Valachie du XVe siècle, dont la réputation était sanguinaire, a beaucoup inspiré "Dracula", un roman de fiction de Bram Stoker, qui dépeint un vampire en Transylvanie et au Royaume-Uni au XIXe siècle. Bien qu'il ne soit pas fait mention, de manière directe ou indirecte, de Vlad Ţepeş, nombre de personnes ont alors fait le rapprochement, puis l'amalgame, entre Dracula, le personnage imaginaire de Stoker, et le prince valaque historique du XVe siècle. Les nombreuses reprises littéraire et cinématographique ont fini par faire de Dracula un personnage de la culture populaire mondiale.
Selon la légende, lors des nuits de pleine Lune, l’humain loup-garou, se transforme en un loup énorme avec des sens sur-développés et acquiert les caractères attribués à cet animal : puissance musculaire, agilité, ruse et férocité. Il chasse et attaque sans merci ses victimes pour les dévorer, ne contrôlant plus ses faits et gestes, et pouvant tuer de nombreuses victimes en une seule nuit. Les gens se sont mis à chasser les loups, s’en protégeant avec de l’eau bénite et les tuant avec une balle en argent.
Selon ces mêmes légendes, les loup-garous souffrent de la même répulsion que les vampires pour les choses sacrées et étaient, de même, considérés comme créatures du Diable. Ils se répandaient par morsures, et la malédiction commençait dès la première pleine lune après que la victime s'est fait mordre, et revenait à chaque pleine lune, sans que la victime ne puisse faire autre chose que subir sa malédiction ou mourir.
De même, selon la légende, les humains loup-garous pouvaient conserver quelques caractéristiques, telles une modification de leur voix et de leurs yeux, des sourcils se rejoignant au-dessus du nez, des ongles légèrement rougeâtres, le majeur un peu plus long, les oreilles implantées un peu plus bas et en arrière de la tête, et de façon générale un peu plus de poils sur les mains, les pieds et dans le dos. En dehors de la légende, les faits historiques concernant la lycanthropie poussent à décrire le lycanthrope comme suit : selon Jean Wier, les malades atteints de lycanthropie sont pâles, ont les yeux enfoncés et la langue fort sèche.
Mais, à partir du XVe siècle, les légendes, en Scandinavie, en Russie occidentale et en Europe centrale, font état de l’existence de philtres magiques pouvant aider les humains loup-garous à retrouver tout leur aspect humain.
Pour survivre à coup sûr, il faut le toucher en plein cœur et la balle doit y rester. Si vous pouvez y parvenir avec une lance ou un pieu (il faut transpercer son cœur), il faut que la lame soit entièrement en argent et bénie au nom du saint des chasseurs. Pour le garder sans danger, il faut une cage en argent (bénie elle aussi). L’argent béni lui provoque des brûlures qu’il déteste et qu’il ne supporte pas; il ne touchera pas les barreaux de sa cage bien longtemps, si elle lui résiste, il devient plus furieux, ce qui lui donne encore plus de force.
Le mythe du loup-garou est très ancien et commun à de nombreux peuples européens. Du point de vue de la mythologie, le loup-garou a longtemps été indissociable du vampire, les deux étant en fait un seul et même monstre (le vampire historique n'a que peu à voir avec le vampire byronien, aristocrate et charmant).
Ses vêtements se changent en poils, ses bras en jambes
devenu un loup il conserve encore des vestiges de son ancienne forme.
Il a toujours le même poil gris, le même air farouche, les mêmes yeux ardents ;
il est toujours l’image de la férocité.
Ovide, les Métamorphoses
La figure du loup, depuis la plus haute Antiquité jusqu’à nos jours, évoque la fascination de l’homme pour sa face sombre, pour sa cruauté naturelle qui peut revenir lorsqu’il se libère des contraintes que la civilisation lui impose. Le loup-garou fascine par sa force et son audace, il peut être le miroir déformant d’êtres mal à l’aise dans la société et qui ne parviennent pas à se présenter sous leur meilleur aspect. Certains théoriciens de l’école pessimiste anglo-saxonne ont magnifié cette énergie carnassière comme propre à la nature humaine. Dans ses pires moments, "l’homme est un loup pour l’homme" (Hobbes), à tel point qu'il lui arrive de se dévorer lui-même.
En psychiatrie, la lycanthropie est une monomanie par laquelle le malade se croit changé en loup. Le terme « lycanthrope » vient lui du grec lycos (« loup ») et anthropos (« homme »). C’est donc un être humain qui se croît transformé en loup, à intervalles réguliers, souvent les nuits de pleine lune. Certains hommes de tout temps furent réellement frappés par cette psychose, la « lycanthropie ». Le terme thérianthropie tend aujourd'hui à s'y substituer.
Symbole de vie et de puissance en Chine, protecteur en Indonésie, gardien des sabres au Japon, maléfique et ravisseur de princesses en Europe médiévale... Le dragon est une créature fantastique.
Dans la tradition européenne (mythologie grecque, celtique et nordique), il s'agit d'une créature ailée et soufflant le feu, dont le corps écailleux fait penser à une appartenance au monde des reptiles. Il a donné son nom au dragon de Komodo. Toutefois, c'est un non-sens que de classer une créature fantastique dans une taxinomie du règne animal. Cela signifierait de facto que des dragons réels ont été vus, voire étudiés au cours de l'Histoire…
En outre, la catégorie des reptiles est elle-même sujette à caution du point de vue scientifique, incluant ou non les oiseaux en raison de considérations morphologiques.
Le terme dragon désigne également des créatures similaires d'autres cultures, comme les ryu japonais ou les dragons chinois.
Les chevaliers tueurs de dragons sauroctones (si tant est qu'ils ont existés) se virent par la suite canonisés, ou octroyés des exploits historiquement incohérents (le saint Georges historique tuant un dragon plusieurs siècles après sa propre mort).
Le seul témoignage de ces chevaliers est une iconographie médiévale abondante et largement diffusée dont on ne connaît pas la raison d'être exacte.
Devant la violence véhiculée au niveau symbolique en Occident (puisque les faits à charge ainsi que certains protagonistes sont fictifs jusqu'à preuve du contraire), et la vénération de ces créatures en tant que porteurs de lumière et de sagesse en Orient (les dragons luong et ryu font partie du tembu pour protéger l'enseignement de Bouddha, le Dharma), il est compréhensible de rester perplexe. De cette perplexité (un véritable conflit cognitif) pourrait découler :
Autour du mystère se sont construits deux mouvements de fans des Dragons cités ici à titre de curiosité :
Une hypothèse sur l'origine des dragons remonterait aux premières civilisations. Les habitants auraient trouvé des ossements de dinosaures. Ce serait comme cela que les légendes sur les dragons seraient apparues. Cependant, cette théorie n'explique pas l'universalité du mythe, puisqu'il est assez rare de trouver ces fossiles à l'air libre, dégagés par l'érosion. De manière plus problable, les dragons apparaissent, sous une forme ou une autre, en même temps que les autres monstres de l'imaginaire. Les plus anciennes traces connues remontent à 6 000 ans environ, dans une tombe du Henan, en Chine : formée de coquillages, sa forme se détache nettement aux côtés du défunt. La découverte de cette tombe ne datant que des années 1980, il est possible que d'autres recherches archéologiques trouvent au monstre une origine plus ancienne, dans un futur proche. Cependant, il s'agit là d'une figure religieuse imaginaire, tout comme le sont le sphynx, les sirènes ou toute autre créature fabuleuse. Celles-ci s'appuient davantage sur des espèces animales existantes, que l'homme hybride à sa fantaisie, que sur la découverte d'un squelette gigantesque de dinosaure. On trouve ainsi des monstres aux formes semblables, mais néanmoins différents, dans presque toutes les cultures antiques, et ces mythes se sont par la suite "contaminés" les uns les autres, pour s'approcher de la figure actuelle, désormais universelle.
Animal fabuleux, héros maléfique ou bienfaisant de nombreux récits et légendes, objet de culte, de terreur sacrée ou de lutte acharnée, le dragon a marqué de son empreinte presque toutes les civilisations. Le dragon est formé d'un corps ressemblant à un crocodile, mais plus souvent à un reptile ; ensuite viennent des ailes et des griffes. En se basant sur les écritures hébraïques, le serpent est le symbole du Mal (voir Diable, Satan) ; les ailes sont un symbole de puissance et d'influence puisque le mot chaldéen désignant la puissance (Abir) est très proche de celui désignant une aile (Aber). Les griffes donnent une information sur le côté animal, bestial de la créature.
Il est à noter que paradoxalement:
- les dragons orientaux ont soit trois griffes, soit cinq griffes pour une patte. En Chine, les dragons impériaux ont cinq griffes, et les subalternes trois. Au Japon, c'est l'inverse. Il existe à ce sujet une amusante polémique sur le nombre de griffes relativement à l'éloignement de l'un de ces deux pays.
- les Sarafim : Cette classe d'anges référencée en Kabbale a donné le nom au chœur des séraphins, représentés par des enfants ailés, à l'instar des chérubins. La représentation infantile de ces derniers est due, semble-t-il, à une erreur de traduction de kerubim. Or linguistiquement parlant, et selon VIRYA, SARAF signifierait au choix Brasier, Enduire de résine ou Dragon. Les Sarafim auraient le pouvoir de purifier et bonifier toutes choses par un Feu spécial, qui pourrait bien être celui contenu dans les Perles de Feu de leurs homologues chinois.
Il est symboliquement relié aux éléments (les quatre éléments de la tradition occidentale, mais uniquement aux éléments des directions Est (Chine, ennemi du Phénix) et Ouest (Japon) de la tradition orientale :
Les dragons sont des créatures magiques d'une formidable puissance. Presque toujours dotés de parole, ils peuvent être de très puissants magiciens, prendre figure humaine, séduire les humains par le son de leur voix… Ils sont parfois considérés comme étant d'une espèce supérieure (et antérieure) à toutes les autres créatures mythologiques et à l'Homme.
Dans les légendes de l'Inde et de tout le Sud-Est asiatique, des dragons à tête humaine surmontée d'un capuchon à tête de cobra, les Nâgas, sont les habitants du domaine souterrain où ils gardent jalousement les trésors de la Terre. Ils ont pour ennemis naturels des vautours mythiques appelés Garudas, dragons aériens opposés aux Nâgas, dragons des eaux et de la terre. Mais Nâga et Garuda ne sont en fait que deux incarnations de Vishnou, les deux aspects de la substance divine, en qui ils se réconcilient.
Et ce n'est pas un hasard si le Dragon est tant vénéré en Chine, pays du Tao ou voie du milieu. Céleste et chtonien, gardien des eaux, crachant le feu, à la fois Yin et Yang, le Dragon chinois réunit les principes opposés de l'univers : le feu et l'eau, le ciel et la terre.
On peut distinguer trois grandes étapes dans l'histoire des croyances liées au Dragon, trois « âges du Dragon » dans l'histoire des hommes, correspondant aux stades successifs de Dragon cosmique, c'est-à-dire Dragon, force de la nature et par là même Dragon-Dieu ; de Dragon-gardien, principe qui veille et qui protège ; et de Dragon maléfique, force du mal.
Dragon cosmique, à la fois ange ou démon, serpent et oiseau… conflit mythique qui a toujours hanté l'imagination des hommes. Certaines légendes s'arrêtent à cette opposition. Ainsi il a été découvert une gravure préhistorique représentant le combat de l'Oiseau et du Serpent se disputant l'Œuf du Monde. On retrouve en Égypte le combat entre Horus, le soleil mais aussi le faucon, et Typhon (ou Apophis), le Dieu Serpent. En Inde, le serpent Kāliya combat Krishna. De même le soleil aztèque s'oppose au serpent. Dans la mythologie égyptienne, Apophis, le dragon des Ténèbres, était vaincu chaque matin par Rê, le dieu du Soleil.
En revanche, d'autres mythes réunissent ces deux forces, primitivement antagonistes, en un être hybride, appelé « serpent à plumes », comme Quetzalcoatl, ou « dragon ».
Les dragons font partie des mythes fondateurs de la civilisation chinoise, et ils sont souvent à l'origine des Dynasties. Le cycle des exploits de Yu montre par exemple comment cet empereur mythique organise son empire avec l'aide décisive d'un dragon ailé. Tous les empereurs de Chine ont régné sous le signe du Dragon, et ils étaient même considérés comme « Fils du Dragon » ayant reçu le « mandat du ciel » : leurs vêtements de parade, comme les murs de leurs palais, étaient abondamment décorés de Dragons à 5 griffes, (les hauts dignitaires devant se contenter de dragons à 3 ou 4 griffes), et il n'était pas rare qu'un empereur envoie en présent à un chef rebelle qu'il n'avait pu vaincre par la force, une somptueuse robe brodée de dragons.
Ce dragon est la manifestation de la toute-puissance impériale : la « Face de Dragon » désigne l'empereur, la « Perle du Dragon » la sagesse du chef, la perfection de sa pensée et de ses ordres. Mao Zedong dit un jour, paraît-il : « on ne discute pas la perle du dragon ». Voulait-il faire entendre que la perfection ne peut être connue, ou simplement qu'il n'était pas souhaitable que sa pensée soit remise en cause ?
En 1894, ce n'est pas si lointain, le gouverneur de la Province de Moukden aurait interdit la construction d'un chemin de fer : on croyait en effet qu'un dragon vivait sous terre à cet endroit, et l'on craignait que les trains ne lui brisent la colonne vertébrale…
De nombreux dragons hantent le ciel de la Chine. Certains poursuivent inlassablement le Soleil et la Lune, provoquant les éclipses. (Il est intéressant de noter qu'astronomiquement, la tête et la queue de la constellation du Dragon sont les nœuds de la lune, les points où ont lieu les éclipses). Un grand dragon de feu conditionne de ses humeurs la vie en Chine : il ouvre les yeux et c'est le jour, il les ferme et c'est la nuit. Son souffle provoque les tempêtes. Le tonnerre est une manifestation de sa colère, ou de ses combats avec d'autres dragons.
Toujours en Chine, les dragons jouent également un rôle essentiel dans l'agriculture. Gardiens des eaux, ils sont plutôt bienfaisants, mais ils peuvent être maladroits, se tromper de tâche, s'endormir, voire même s'enivrer, et c'est alors la catastrophe : le fleuve déborde, la tempête ravage les côtes, ou bien, au contraire, les sources tarissent, la sécheresse menace. Il faut alors les rappeler à l'ordre, ou même les punir : si la pluie tarde trop malgré les prières, on sort la statue du Dragon hors de son temple pour l'exposer au grand soleil : car il est bien connu que les Dragons n'aiment pas trop le soleil...
Le Dragon représente aussi le cycle de la végétation. Il est figuré par l'hexagramme K'ien, principe du ciel et de la création, et dont les 6 traits pleins représentent les 6 étapes de la manifestation :
On retrouve cette association du dragon avec l'élément eau et le cycle végétal dans le festival des bateaux dragons, qui se déroule sur les lacs de certaines provinces chinoises, en souvenir du suicide en 290 avant J.-C., du poète Qu Yuan, désespéré de ce que ses talents ne soient pas reconnus par le roi. Cette cérémonie-souvenir est également liée au temps du repiquage des pousses vertes du riz, qui a lieu à la même époque, après les grandes pluies de printemps.
On retrouve d'ailleurs cette assimilation du dragon à la toute-puissance du Chef en Bretagne, avec le Roi Uther (père d'Arthur) surnommé « Pendragon », ou « tête de dragon ».
Restons en Bretagne un instant, pour évoquer Merlin l'Enchanteur, dont la sagesse était légendaire dès l'enfance. Le tyran Vortigern, celui-là même qui avait exilé Uther Pandragon et ses frères, pour usurper leur trône, voulait bâtir une forteresse imprenable. Or, malgré tous les efforts de ses ouvriers, et les invocations de ses mages, l'édifice s'écroulait à peine sorti de terre, et de ses fondations s'élevait une clameur terrifiante. Un sacrifice humain s'imposait pour conjurer les mauvais esprits, et Vortigern allait condamner le jeune Merlin, que sa naissance illégitime désignait comme victime idéale, lorsque celui-ci lui donna la solution : « il y a dessous le sol, juste au point où la construction doit prendre appui, deux dragons énormes. Lorsqu'ils commencent à éprouver sur eux le poids de la bâtisse, ils s'agitent, et les murs s'écroulent. » Le tyran fit creuser plus profond, et l'on découvrit deux dragons, l'un rouge et l'autre blanc, qui, sitôt mis à jour, s'affrontèrent en un terrible combat, que gagna finalement le Dragon Rouge. Merlin donna alors la signification de ce combat : « Roi, je te dirai que ces dragons représentent, le rouge, la nation Bretonne, le blanc, toi, Vortigern. Ce pays, tu le possèdes indûment. Mais le Dragon rouge est en route, malheur au Dragon blanc, car il court sa perte. »
Nous retrouvons ces dragons habitant la terre dans les légendes concernant Mélusine, et, plus généralement, la Vouivre. La terre, elle-même, a longtemps été comparée à un dragon, et les anciens nommaient Veines du Dragon ces courants telluriques qu'ils essayaient de concentrer en y élevant pierres levées et monuments.
Le rude combat qui mettait en lice dragon et soleil (symbolisé par le lion, dans la tradition perse), serpent et oiseau, retraçant sans doute le combat que livraient nos premiers ancêtres contre les éléments, cède peu à peu la place aux grands exploits mythiques peuplés de dragons gardiens de trésors, et dont les demi-dieux ou héros deviennent les acteurs.
Du Proche-Orient à la Chine, de l'Irlande à la Méditerranée, le monde des traditions et légendes est peuplé de veilleurs et gardiens mono- ou multicéphales, munis d'écailles, de griffes et d'ailes, crachant le feu ou les vapeurs mortelles, et montrant la garde des trésors que seuls les plus courageux essaieraient de leur ravir.
Dans l'Antiquité, au Proche-Orient, le dragon symbolisait le mal et la destruction. Cette conception se retrouve, par exemple, dans l'Enuma Elisha, œuvre épique de la littérature mésopotamienne (v. 2000 av. J.-C.). Incarnation des océans sous forme de dragon, la déesse Tiamat, l'un des principaux personnages de cette légende, commande aux hordes du chaos et son anéantissement précède l'apparition de l'univers ordonné.
La mythologie grecque nous dresse un arbre généalogique particulièrement fourni en dragons. Échidna engendra d'une première union avec Typhon aux cent têtes de dragon, l'Hydre de Lerne, Chimére er Cerbère, le chien aux trois têtes des Enfers. Puis elle s'unit à Orthros, et enfanta, entre autres monstres, le Sphinx, le Lion de Némée, Ladon, gardien du Jardin des Hespérides, et l'Aigle de Prométhée. Le héros présentant le plus beau tableau de chasse est sans doute Hercule qui, au cours des 12 travaux que lui imposa Héra, rencontra, entre autres, plusieurs de ces monstres que je viens de citer.
Ces dragons qu'affrontent les héros personnifient parfois des dangers naturels, tels Charybde et Scylla (autre fille d'Echydna), gouffre et rocher bien réels près du détroit de Messine, ou le dragon gardant le jardin des Hespérides, qui personnifie le Gulf-stream entourant ces îles, ce grand serpent de la mer, ou grand dragon des océans, tels que le connaissaient toutes les traditions de navigateurs, Vikings, Danois, Saxons, Celtes.
Ce trésor que gardent les dragons, quel est-il ? Souvent enfoui au fond d'une caverne, symbole du cœur caché de la Terre, de la matrice où le héros, tel le récipiendaire des anciens Mystères d'Éleusis, doit mourir pour renaître, ou caché au fond des mers, le trésor (qu'il soit, selon les légendes, or, pierres précieuses ou Pierre du dragon, perle ou autres joyaux, Œuf de serpent ou oursin des mers) représente la vie intérieure, et les dragons qui gardent ces trésors, gardiens féroces d'un lieu interdit au profane, ne sont que les images de nos désirs et de nos passions qui nous empêchent d'accéder à ce qu'il y a au plus profond de nous. Descendre dans l'antre du Dragon, c'est sans doute descendre au fond de nous même pour nous préparer à recevoir la lumière. L'or, métal réputé inaltérable et pur, symbolise souvent sous différentes formes cette lumière, ce trésor à découvrir en nous-même. Dans la mythologie grecque, il apparaît sous la forme des pommes d'or du Jardin des Hespérides que parvient à dérober Héraklès. Les pierres précieuses, autre forme de trésor enfoui au fond de l'antre du dragon, ne seraient-elles pas le pâle reflet de cette pierre symbolique : « pierre cachée des Sages », ou « pierre brute » ?Dans la tradition chinoise, le dragon veille sur la perle miraculeuse qui renferme la sagesse et la connaissance, pure comme l'or, symbole de perfection spirituelle et d'immortalité. Ce trésor est associé à la vie, à l'énergie vitale, à la lumière, au bonheur, à la vertu, à tout ce qui est positif et digne d'être recherché.Dans l'Évangile de saint Matthieu, la perle figure le Royaume des Cieux. Elle « ne doit pas être jetée aux pourceaux » : une autre manière de dire que la connaissance ne doit pas être livrée inconsidérément à ceux qui n'en sont pas dignes, ou qui n'y sont pas préparés. Le christianisme a repris ici à son compte, comme tant d'autres choses, cette éternelle mise en garde à l'égard de celui qui accède à une connaissance sans y avoir droit (= y être préparé), ainsi qu'à l'égard de celui qui, tel Prométhée, dévoile sans permission cette connaissance aux profanes.La perle du dragon rappelle aussi l'escarboucle que porte au front la Vouivre, et qui lui permet de voir et de se diriger.La mission essentielle du Dragon-gardien de trésor est de tuer tous ceux qui convoitent celui-ci, et qui ne possèdent pas un cœur assez pur. Seul le héros, celui qui a été élu par les Dieux, du fait même de sa sincérité et de la pureté de son cœur, pourra, grâce à des artifices, et souvent grâce à l'aide d'une femme, s'emparer du trésor et accéder à l'immortalité de l'âme et à la Connaissance suprême.On retrouve ce thème dans l'Ancien Testament lorsque Dieu, après avoir chassé Adam et Ève du Paradis Terrestre, fait garder l'arbre de la connaissance du Bien et du Mal par des Chérubins, autrement dit, d'après leur étymologie grecque, des Griffons. L'effigie de ces griffons gardait l'Arche d'Alliance renfermant les Tables de la Loi.
En tant que gardien de trésor, le dragon préserve ce qui est essentiel dans les êtres et les choses. Le secret qui ne peut être révélé qu'à l'issue d'un affrontement entre celui qui le recherche et celui qui le garde caché aux regards des hommes ordinaires.
Et en fait, étymologiquement, le dragon est lui-même « regard » : le mot grec Drakon vient de derkomai, regarder ou fixer du regard. Certains dragons sont caractérisés par leur regard. Le serpent, le plus « simple » des dragons, celui du Jardin d'Eden et qui a survécu jusqu'à nos jours, fixe sa proie du regard et la rend incapable de fuir. Le regard de la gorgone Méduse tue (ou pétrifie, selon la tradition) ceux qui le rencontrent (Persée parviendra à la tuer grâce au miroir qu'il utilisera pour ne pas rencontrer directement son regard).Celui qui regarde, qui voit tout (Argos aux cent yeux, par exemple), possède la puissance, et peut surveiller, garder, le royaume ou le trésor qui lui est confié. Les Parthes, au IIIe siècle avant J.C., avaient donné à leurs troupes de cavaliers-archers chargés de surveiller les frontières le nom de dragons, et ce nom fut repris en France par des troupes royales, dont les expéditions punitives en pays protestant, sous le règne de Louis XIV, sont restées tristement célèbres sous le nom de dragonnades.
L'image du Dragon comme « voyant universel » nous renvoie à la connaissance mystique. Celui qui regarde révèle celui qui est regardé. Le regard du Dragon devient le symbole de la révélation. Le dragon est le miroir qui renvoie à l'homme l'image de sa nature cachée.
Il est difficile de ne pas évoquer aussi Python, cet autre dragon qui ne dévoile la connaissance à celui qui vient l'interroger à Delphes que par les révélations « hermétiques » de sa prêtresse.
L'évolution schnak du dragon cosmique au dragon gardien se prolonge dans une véritable escalade. Le gardien devient actif, il rançonne les passants, exige des sacrifices, terrorise et ravage des pays entiers. Devenu méchant, destructeur, maléfique, le dragon-serpent peuple les contes. Certains évènements historiques alimentèrent cette image : l'arrivée de dragons envahisseurs. Ils arrivèrent par la mer, (ce qui n'étonna personne, à une époque où les navigateurs pouvaient lire sur leurs cartes marines : « au-delà de cette limite, habitent les dragons… »), Vikings venus du Nord sur leurs Drakkars et Snekkars à têtes de dragons ou de serpents ; mais aussi par la terre, Mongols et Tatares venus de l'Est, avec leurs étendards décorés de dragons.Le christianisme a intégré cette peur du dragon, en transformant sa signification. Il devint le symbole de tout ce qui est opposé au christianisme, le symbole de la barbarie, de la Bête maléfique, incarnation de Satan et du paganisme. Déjà illustré depuis des millénaires, en Mésopotamie, et en Égypte, en Chine (où le dragon est, au même titre que les fleurs de cerisier ou les bambous, un sujet favori pour les peintres chinois, dont certains, comme Ch'en Jung, lui ont consacré leur œuvre), le dragon deviendra, avec le thème de l'Apocalypse, une source inépuisable d'inspiration pour les artistes. L'art qui s'en inspire fait du dragon l'image du péché et du paganisme, dont triomphent avec éclat les saints et le(s) martyrs. Les personnages apocalyptiques sont surtout illustrés dans les sculptures des chapiteaux et des porches d'églises. Les dragons ornent souvent les majuscules et les fins de lignes des Psautiers enluminés. On ne compte plus les tableaux représentant saint Michel ou saint Georges terrassant le Dragon.L'Apocalypse de Jean décrit le combat du Dragon, et de la Bête de la Terre contre l'Agneau divin. Le dragon est enchaîné pour mille ans, puis revient le temps de l'ultime combat, et le dragon vaincu cède sa place au règne définitif de Dieu. Ce combat entre l'Agneau, Verbe triomphant, sauveur, et le dragon qui incarne Satan, symbolise le combat livré par l'homme à lui-même afin de maîtriser ses tendances destructrices et régressives.Sa puissance demeure, mais il n'est plus invincible : il n'est plus que l'adversaire du bien, destiné à être détruit. Le devoir des Chevaliers est de le terrasser.Champion de la foi chrétienne, le chevalier doit être un preux, courageux et au cœur pur. Indifférent aux biens matériels, il ne possède que son cheval et ses armes, qu'il conquiert grâce à ses victoires. Les vertus acquises résident dans l'être, non dans l'avoir. En ce sens, le combat contre le dragon représente une épreuve initiatique. Le dragon symbolise l'adversaire le plus fort, le plus merveilleux que l'on puisse combattre. De même, l'enjeu du combat est souvent capital pour le héros : délivrance d'une princesse inaccessible, acquisition d'un objet au pouvoir puissant, reconnaissance éternelle des populations délivrées. Cet enjeu incarne le but de la vie du chevalier où priment l'absolu et les vertus cardinales (courage, maîtrise de soi, etc.) qui doivent lui permettre d'arriver à cette liberté intérieure qui résume l'idéal chevaleresque : valeur et pureté absolues. La valeur établit la dignité de l'homme nouveau, de l'initié. La pureté est indispensable, elle seule lui donne accès au trésor, à la connaissance de sa propre nature. Ainsi, celui qui affronte le dragon avec succès devient-il ce qu'il est, atteint-il sa réalisation pleine et entière. Dans un registre semblable, l'hagiographie chrétienne rapporte des histoires où des religieux (ermites, moines, saints, etc.) arrivent à dominer des dragons souvent par la seule force de leur prière et l'aide d'un simple objet (corde, écharpe) : en-dehors de l'aspect pédagogique présentant la victoire du Bien sur le Mal, cette action n'est possible que grâce à l'intégrité des saints, qui montrent ainsi par leur vie exemplaire qu'il est possible de combattre aussi bien les forces naturelles que surnaturelles.
Donc, le dragon possède différentes significations selon les cultures.
Fées
lâtal fades, fadas, fayes, fays, fairies (Grande-Bretagne), bonnes dames, gentesdemoiselles, féetauds (masc.)
réatures merveilleuses d'apparence féminine, dotées de pouvoirs surnaturels et généralement bienveillantes, les fées ont le pouvoir d'exaucer les vaeux des mortels, de les protéger, voire de combler les nouveau-nés de dons en se penchant sur leurs berceaux. Mais elles peuvent aussi se révéler maléfiques et destructrices, s'apparentant dans ce cas davantage aux sorcières.
Au Moyen Âge, elles étaient représentées sous l'apparence de femmes belles, grandes, élancées et richement vêtues. À partir de Shakespeare (la fée Mab), et jusqu'à Walt Disney (la fée Clochette), elles sont devenues minuscules, et se sont vu dotées d'ailes dans le dos, les faisant ressembler à des libellules ou à des papillons. Aujourd'hui, elles ne se montrent plus guère, exceptionnellement, qu'entre de battements de paupières.
Le seul jour où on peut les voir couramment, à condition de connaître leurs cachettes, est le le` mai, jour de la fête celtique de Beltaine.
Les fées vivent au royaume de Féerie, gouvernées tantôt par la minuscule reine Mab, tantôt par la reine Titania, épouse d'Obéron. Elles vivent également dans les îles enchantées comme la mythique île d'Avalon, gouvernée par 1a fée Morgane, où poussent des pommes d'immortalité et d'éternelle jouvence. Certains témoignages attestent de l'existence de fées mâles, ou féetauds, mais ces derniers sont très minoritaires, et leurs pouvoirs, infiniment moins étendus que ceux de leurs soeurs et compagnes. En outre, les contes littéraires ne les connaissent pas.
D'OÙ VIENNENT-ELLES ?
Le mot « fée » date du XIIe siècle. Il vient du latin fata, dérivé de fatum, « destin », qui a donné fata en italien, fada en provençal et langue d'oc, fade dans certaines régions de France (Auvergne). Une autre étymologie fait dériver « fée » du latin fari, «prophétiser» , qui a donné le mot du vieux-français faer, « enchanter, charmer » et faé, « enchanté », fairy ou fay en anglais. Mais il est de tradition de ne pas les nommer directement, et de les désigner au moyen d'expressions galantes telles que « les bonnes dames » ou « les franches pucelles ». Quant à leurs origines, plusieurs thèses se sont succédé.
Pour les Gréco-Romains, les fées descendent des Moires grecques et des Parques romaines. C'est pourquoi elles vont généralement par trois. Les fata correspondent à de petites divinités mythologiques apparentées au destin (fatum), mais également associées aux cultes des arbres, des eaux et des fontaines. Ce culte des fées de la forêt s'est transmis aux Gaulois pendant la domination romaine.
Dans l'imaginaire celtique, les fées sont les descendantes des druidesses chargées jadis des cultes. Comme ces antiques prêtresses, les fées sont souvent représentées vêtues de blanc et coiffées d'une couronne. De druidesses, elles sont devenues des divinités de la nature, et notamment de la forêt. « Elles ont pour demeure des antres obscurs, dans le plus profond des forêts ; elles se montrent quelquefois, parlent à ceux qui les consultent, et s'évanouissent subitement."le mot du vieux-français faer, « enchanter, charmer » et faé, « enchanté », fairy ou fay en anglais. Mais il est de tradition de ne pas les nommer directement, et de les désigner au moyen d'expressions galantes telles que « les bonnes dames » ou « les franches pucelles ». Quant à leurs origines, plusieurs thèses se sont succédé.
Pour les Gréco-Romains, les fées descendent des Moires grecques et des Parques romaines. C'est pourquoi elles vont généralement par trois. Les fata correspondent à de petites divinités mythologiques apparentées au destin (fatum), mais également associées aux cultes des arbres, des eaux et des fontaines. Ce culte des fées de la forêt s'est transmis aux Gaulois pendant la domination romaine.
Dans l'imaginaire celtique, les fées sont les descendantes des druidesses chargées jadis des cultes. Comme ces antiques prêtresses, les fées sont souvent représentées vêtues de blanc et coiffées d'une couronne. De druidesses, elles sont devenues des divinités de la nature, et notamment de la forêt. « Elles ont pour demeure des antres obscurs, dans le plus profond des forêts ; elles se montrent quelquefois, parlent à ceux qui les consultent, et s'évanouissent subitement." »La littérature courtoise du Moyen Âge, elle-même découlant des récits arthuriens gallois, assimile progressivement les fées à l'image de la Dame, objet de l'amour absolu et désincarné de son chevalier servant. La fée-druidesse devient la fée-princesse. pour les cabalistes et alchimistes du XVIe siècle, les fées sont les gardiennes de la nature, et notamment des arbres et des fleurs. « Généreuses pour l'homme, les fées bienfaisantes étaient les charmantes gardiennes de la nature. Ce sont elles qui faisaient la toilette du printemps en secouant de sa robe les bêtes sinistres et difformes. Elles ramenaient le calme au sein des éléments troublés et faisaient renaître la paix dans le cœur des humains.
Ce n'est qu'au XVIIe et au xv1ff siècle qu'apparaît, dans les salons littéraires et la cour des rois de France, la fée des LA TRINITÉ DES FÉES contes merveilleux, parée d'une couronne et d'une baguette magique, symbole de ses pouvoirs. C'est ce portrait pomponné de la fée marraine « à la française » qui a contribué au succès des recueils de contes de Perrault, Mme d'Aulnoy ou Mme Leprince de Beaumont: Une édition populaire de ces contes y compris Les Mille et Une Nuits de Galland parut entre 1785 et 1789 sous le titre Le Cabinet des fées Ces « contes de fées », tout d'abord conçus pour le public adulte et lettré des gens de cour furent par la suite édulcorés et relégués dans les limites de la littérature enfantine.
LA TRINITÉ DES FÉES
Les fées vont généralement par trois, comme jadis les fileuses du destin - Moires grecques, Parques latines ou Nornes nordiques - dont chacune avait une fonction précise : la première nouait le fil de la vie des mortels en présidant à leur naissance ;
la deuxième le dévidait en intervenant dans le destin des hommes ; la troisième, enfin, le rompait en annonçant aux hommes leur mort prochaine, avant de les accompagner dans l'au-delà, au séjour de l'éternelle jeunesse.
La première fonction de la fée est de prévoir les événements futurs. Mais elle ne se contente pas d'annoncer l'avenir; elle le détermine, l'influence, au gré de ses caprices ou des besoins de ses protégés. Elle est alors la fée marraine, qui se penche sur les berceaux des nouveau-nés pour les combler de dons, comme
en attestent de nombreux conte merveilleux:
La fée et egalement magicienne elle s’intéresse au sort des hommes, en accomplissent a leur profit - et parfois a leur désavantage – milie prodiges et actions surnaturelles.
La fée, enfin a pour rôle d’annoncer la mort des hommes et de les accompagner dans leurs trépas. C'est la mauvaise fée ou la « fée oubliés des contes merveilleux, comme celle qui prédit à la Belle au bois dormant qu'elle se piquera le doigt à une quenouille à l'âge de seize ans et se trouvera plongée dans un profond sommeil pareil à la mort. C’est également Morgane, la reine de l’ile enchantée d’Avalon, symbolisant le paradie chez les Celtes, qui receuille le roi Arthure mortellement blessé pour le soigner en lui faisant goûter aux pommes déternelle jouvence. C’est enfin la Belle Dame sans merci de Kaets, fée fatale qui séduit un paladin de passage dans une vallée sauvage. Mais lorsqu’il lui tend les lévres, la Dame lui aspire sa vie et son âme en un baiser de mort.
LES RONDES DE FEES
L'une des manifestations les plus fameuses de la présence des fées dans les forêts est le "rond" , "cercle" ou "anneau de fées" qu'elles laissent dans l'herbe après y avoir dansé des heures durant : "Les familiers de la chasse aux pâquerettes rencontrent souvent, sur les collines herbues, des bandes circulaires d'un vert plus sombre où la végétation plus touffue est, aussi, plus haute de moitié. Trés souvent hémicycliques, épanouies, parfois, en une parfaite circonférence, ces bandes diffèrent de diamètre et de largeur ; pousse jamais haut sur les bords de l'anneau, car elle est de l'espece la plus courte et la plus fine. Au centre, poussent en rond les champignons-fées dont les fées se servent pour s'asseoir. Ce sont de toutes petites gens qui aiment danser et chanter." Pénétrer à l'interrieur d'un cercle de fées s'avére périlleux, car celui qui s'y risque est emporté dans une danse qui l'obligera à tourner jusqu'à l'épuisement total, voire la mort. On dit aussi que l'écoulement du temps Féerie est différent du temps humain; la danse aura duré plusieurs jours, voire plusieurs années ou plusieurs siécles.
La fée amante
La fée amante, apparue dans les romans du Moyen-Age, est devenue une héroîne de romans de chevaleries. C'est souvent en poursuivant un gibier fabuleux, blanche biche, cerf au pelage de neige ou sanglier au poil immaculé, que le fier paladin est conduit, sans le savoir, jusqu'au palais enchanté où l'attend la fée dont il est désormais le prisonnier d'amour. Car voici que, de chasseur, il est devenu gibier, tourmenté par sa passion pour la Belle Dame dont il est désormais l'esclave et le chevalier servant. Belle à nulle autre pareille, la fée amante utilise tous les moyens pour se faire aimer d'un homme, l'épouser et lui assurer une descandance. Mais l'union avec la fée est toujours assujettie au respect d'une condition, d'un tabou, d'un interdit, que la majorité des mortels se révèlent incapables de respecter longtemps. S'ils le transgressent, ne serait-ce qu'une fois, leur féerique épouse les quitte à jamais, emmenant avec elles ses enfants jusqu'au lointain pays Féerie.
Les tabous des fées
Les tabous les plus fréquents énoncés par les fées consistent en une interdiction formelle de les appeler par leur nom, de leur rappeler leur origine surnaturelle, de révéler leur existence à autrui, de prononcer devant elles certains mots ou certaines phrases, de les battre, de les conduire sur l'eau ou de les toucher avec un objet en fer. La fée Mélusine accepta d'épouser Raymondin à condition qu'il ne cherche jamais à la voir le samedi, jour qu'elle occupait à se baigner. Le seigneur accepta et respecta ce tabou plusieurs années durant, jusqu'au jour où influencer par son frére, il perça de son épée la porte qui dissimulait son épouse à ses regards; mal lui en prit car, victime d'un sortillège, Mélusine voyais chaque samedi le bas de son corp transformer en queue de serpente. Au cri d'horreur que poussa Raymondin, Mélusine comprit qu'il avait rompu son serment. Se métamorphosant dans l'instant en serpent ailé, elle s'enfuit par la fenêtre pour ne jamais revenir.
Le forgeron et la fée aux pattes d'oieLe manque de loyauté de humains à l'égard de leurs épouses fées a fini par éloigner celles-ci de la compagnie des mortels, et à sans doute contribué à hâter l'exil des fées, ainsi que l'illustre l'anecdote suivante :
"Une dame de la grotte aux fées de Vallorbe consentit à prendre un forgeron pour époux, en lui faisant promettre qu'il ne la verrai que lorsqu'elle jugerai à propos de se montrer, et qu'il ne la suivrait jamais dans aucune autre partie de la caverne que celle où il se trouvait au moment de cet entretient. Tout alla bien pendant quinze jours; le seizième, comme la fée entrée dans un cabinet voisin pour y faire sa méridienne, son mari entrouvrit la porte; sa femme sommeillait sur un lit de repos, et sa robe relevée laissait voir ses pieds qui étaient faits comme ceux d'une oie; la fée, avertie par le jappement de sa petite chienne, le chassa de la grotte et le menaça des plus durs châtiments s'il révélait jamais ce qu'il avait vu. Le forgeron ne put s'empecher de le raconter à ses camarades, et , comme preuve, il leur montra les deux bourses que la fée lui avait données; mais dans celle qui contenait des pièces d'or, il ne trouva que des feuille de saule, et dans celle où l'on avait mis des perles, que des baies de genévrier. En même temps, les fées disparurent: on assure qu'elles s'étaient retirées dans les grottes profondes de Montchérand, près de la ville d'Orta, mais nul n'osa jamais y pénétrer pour en avoir la certitude."
La cuisine des fées
Ismaël Mérindol explique dans son fameux Traité de Faérie que les fées consomment avant tout des nourritures immatérielles telles que le parfum des mets, l'essence des choses, les filaments des nuages, l'étoffe des rêves, l'air du temps, les couleurs des saisons et la rosée du matin. Mais notre auteur ajoute qu'elles raffolent également de certains aliments tels que les baie rouges fraîchement cueillies, le pistil des fleurs, le lait de vache, le beurre, le miel et le safran.
LES CHANGELINGS
Les fées volent parfois les enfants non baptisés, les remplaçant par leurs propres la bébés, nommés changelings.Paul Sébillot rapporte que « les fées volent les enfants qui leur plaisent et y substituent les leurs; ceux-ci sont, d'ordinaire, noirs et laids, et ont un air vieillot ; en quelques pays, notamment en Haute-Bretagne, quand un enfant présente cette particularité, on dit encore que c'est un "enfant des fées"." »
Pour se débarrasser du changeling, il faut l'obliger à parler et à avouer son âge - toujours respectable, car les enfants des fées naissent vieux. Pour cela, il suffit généralement de jouer sur l'effet de surprise, en lui présentant un spectacle incongru, comme celui de brasser de la bière avec des coquilles d'oeufs ou d'entourer son berceau avec une multitude de pots, potées, assiettes, écuelles ou autres récipients débordant d'un liquide bouillonnant. Le changeling s'écrie alors : J âi plus de cent et cent ans, J'ai vu le gland avant le chêne, L'ceuf avant la poule, Mais je n âi jamais vu tant de petits pots bouillants ! Ces mots à peine prononcés, le changeling S'envole par la cheminée dans un grand ricanement, tandis que l'enfant humain reprend normalement sa place dans le berceau.
Une anecdote du folklore met bien en lumière la façon dont il convient de se débarrasser des changelings trop envahissants : « Une fée éclatante de beauté habitait une caverne dans le vallon de Réchanté en compagnie de son fils ,qui était malingre, bossu et muet par dessus le marché ; elle vola dans une maison du village un enfant choisi parmi les plus jolis, et laissa le sien au pied d'un arbre ; deux jeunes filles, touchées de compassion, l'emportèrent chez elles ; mais, malgré leurs soins, il ne grandissait pas. Une vieille femme, l'ayant vu, conseilla aux gens de la maison de se procurer autant de coques d'oeufs qu'on pourrait en trouver, et de les ranger sur la pierre de l'âtre autour d'un grand feu. On suivit son conseil, .
et on assit le nain sur une escabelle devant la cheminée ; celui-ci, qui jusque-là n'avait jamais parlé, surpris à la vue de tant de coques d'oeufs, s'écria tout à coup : Té vu tre cou prà, tre cou tchan, tre cou arbrougran, ejamé vu tan dé ballerot otor dou fouec. "J'ai vu trois fois pré, trois fois champ, et trois fois de grands arbres, et jamais je n'ai vu tant d'amusettes autour du feu." La vieille dit alors aux parents de celui qui avait été dérobé de porter le nain aux environs de la caverne, et de le fouetter sans pitié. La fée accourut aux cris de son enfant pour le défendre, et pendant ce temps les parents pénétrèrent dans la grotte et enlevèrent leur fils. » Ismaël Mérindol, dans son Traité de Faërie, révèle qu'il était lui-même un changeling, qui , fut élevé dans une famille d'accueil vivant dans un petit village de Provence, au début du xve siècle. Comme tous les enfants de fées, il était né vieux et sage de toutes les connaissances des fées ; aussi quitta-til bientôt la terre provençale pour s'en aller étudier dans diverses facultés d'Europe avant de S'installer à Prague, puis de quitter ce monde pour revenir en « Faërie » en 1522, alors qu'il était âgé de cent vingt ans et plus - en comptant en années humaines.
LES MUSES : DES BONNES FEES ?
Dans la mythologie grecque, les muses sont les filles de Zeus et de Mnémosyne, la déesse de la Mémoire. Au nombre de neuf, elles président aux arts et aux sciences : Clio à l'Histoire, Euterpe à la musique, Thalie à la comédie, Melpomène à la tragédie, Terpsichlore à la danse, Erato à lélégie, Polymnie à la poésie lyrique, Uranie à l'astronomie et Calliope à l'éloquence et à la poésie héroïque. Elles habitaient avec Apollon le Parnasse, le Pinde et l'Hélicon.
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